1 - Est ce que beaucoup de gens souffrent de trouble panique?
La fréquence du trouble panique varie selon les régions et les groupes démographiques. Aux États-Unis, la prévalence annuelle est d'environ 7% soit environ 23 millions de personnes, avec une médiane européenne de 2,3% soit environ 17 millions de personnes. On observe une augmentation de cette prévalence aux États-Unis et en Asie de l'Est.
Les taux sont approximativement moitié moins importants chez les jeunes adolescents (13-17 ans) comparés aux adultes, et diminuent après 65 ans, se situant entre 2% et 5% chez les personnes âgées en Amérique du Nord, en Europe et en Australie soit entre 25 et et 63 millions de personnes. Les femmes sont généralement 1,5 à 2,2 plus touchées que les hommes, cette différence étant plus marquée chez les adolescentes et jeunes adultes.
2 - Pourquoi et qui souffre du trouble panique ?
- Facteurs tempéramentaux : Les traits de personnalité tels que le neuroticisme (une tendance aux affects négatifs) et la sensibilité à l'anxiété (la tendance à percevoir les symptômes d'anxiété comme dangereux) augmentent les chances de souffrir de trouble panique. La tendance à l’évitement du danger perçu renforce également le risque de développer ce trouble.
- Facteurs environnementaux : Les expériences de vie stressantes, notamment des traumatismes durant l'enfance, augmentent la probabilité de développer un trouble panique. Entre 10 % et 60 % des individus diagnostiqués rapportent un historique de traumatisme ou d'adversité dans l'enfance, souvent associé à une surprotection parentale ou au contraire à un faible niveau d’affection. Des événements récents, comme la perte d’un proche ou des problèmes de santé, précèdent aussi souvent les premières attaques de panique. Le tabagisme est également associé au développement de ce trouble.
- Facteurs génétiques et physiologiques : Le trouble panique est influencé par des facteurs génétiques, bien que les gènes précis impliqués ne soient pas encore identifiés. Une sensibilité respiratoire accrue, observée notamment lors de stimulations avec de l’air enrichi en CO₂, est fréquente chez les individus atteints. Les antécédents familiaux de troubles anxieux, dépressifs ou bipolaires augmentent également le risque.
- Différences de genre : Les femmes sont environ deux fois plus susceptibles que les hommes de développer un trouble panique. De plus, elles présentent un taux de rechute plus élevé et une trajectoire clinique plus instable.
Chez les adolescentes, des différences similaires sont observées, avec une prévalence accrue et des impacts plus significatifs sur la qualité de vie. Ces disparités peuvent être dues à une plus grande sensibilité à l’anxiété chez certaines femmes ou à une comorbidité (lorsque différents troubles mentaux se produisent en même temps) plus fréquente avec l’agoraphobie et la dépression.
Des facteurs génétiques spécifiques (l’expression élevée d’allèles MAOA-uVNTR par exemple), pourraient également jouer un rôle en tant que facteurs de risque spécifiques aux femmes.
3 - Développement et évolution
Les données internationales indiquent que le trouble panique débute en moyenne vers 34,7 ans. Aux Etats-Unis des études ont montré que le trouble panique pouvait commencer plus tôt avec un âge médian entre 20 et 24 ans. Il existe quelques rares cas de début de trouble panique vers 55 ans, mais il s’agit d’une minorité. Le trouble débute rarement à l’enfance ou l’adolescence, mais présente le même tableau clinique que les adultes lorsque c’est le cas.
Le trouble panique est chronique avec des fluctuations caractérisées par des poussées épisodiques entrecoupées de périodes de rémission. Selon une étude longitudinale néerlandaise, environ un quart des personnes atteintes connaissent une récurrence des symptômes dans les deux premières années.
La maladie est rarement guérie spontanément et se complique souvent d'autres troubles anxieux, dépressifs ou d'usage de substances. Des différences notables existent selon les groupes démographiques : les adultes afro-américains présentent par exemple un cours plus chronique, possiblement en raison des impacts du racisme et de discriminations systémiques.
Sources
American Psychiatric Association, ed. (2022). Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Fifth Edition, Text Revision (DSM-5-TR). Washington, DC, USA: American Psychiatric Publishing.