Les attaques de panique peuvent être incroyablement angoissantes. Leurs symptômes physiques sont si intenses qu’elle peuvent faire croire à quelque chose de grave, comme une crise cardiaque, un AVC ou une perte de contrôle mental.
Les personnes peuvent aussi craindre que les attaques de panique à répétition compromettent leur santé future. Cependant, la bonne nouvelle est que les attaques de panique, bien qu’inconfortables, ne sont pas absolument pas dangereuses pour votre santé.
1 - La réaction de fuite ou de lutte : un mécanisme essentiel de survie
Au cœur des attaques de panique se trouve la réaction de fuite ou de lutte—un mécanisme naturel conçu pour nous protéger du danger. Cette réponse provient du système nerveux autonome, en particulier de sa branche sympathique, qui prépare le corps à une action immédiate. Lorsque nos ancêtres faisaient face à des situations menaçantes, comme la rencontre d’un prédateur, ce système s’activait pour les aider à fuir, à se battre ou à s’immobiliser pour se cacher. Aujourd’hui, bien que les menaces soient rarement mortelles, le même mécanisme peut être déclenché en l'absence de danger réel.
2 - Pourquoi les attaques de panique semblent "sortir de nulle part"?
Un aspect déroutant des attaques de panique est leur apparition apparemment aléatoire qui peut faire penser que notre corps à un problème. Cela peut s’expliquer par le conditionnement intéroceptif—un processus par lequel le corps apprend à associer certaines sensations physiques à la panique en raison d’expériences passées. Par exemple, de petites fluctuations normales du rythme cardiaque ou de la respiration, peuvent déclencher une panique si elles sont mal interprétées comme des signes de danger.
Dans certains cas, les attaques de panique surviennent pendant la relaxation ou même pendant le sommeil, connues sous le nom d’attaques de panique nocturnes. Ces épisodes ne sont pas causés par des rêves, mais par des variations normales des rythmes corporels qui ne représentent aucun danger pour la santé.
3 - Comment fonctionne le système nerveux sympathique
Lorsque le danger est perçu, le cerveau envoie des signaux au système nerveux autonome, libérant des substances chimiques comme l’adrénaline et la noradrénaline. Ces substances :
- Augmentent le rythme cardiaque et renforcent les battements du cœur, assurant ainsi que le sang riche en oxygène atteigne les muscles.
- Redirigent le flux sanguin des zones moins critiques (par exemple, la peau et les extrémités) vers les muscles plus importants, optimisant ainsi les performances physiques.
- Accélèrent la respiration pour augmenter l’apport en oxygène, ce qui peut provoquer des sensations d’essoufflement ou de tension thoracique.
- Activent les glandes sudoripares pour refroidir le corps et prévenir une surchauffe.
Chacune de ces réponses physiques, bien qu’alarmante lors d’une attaque de panique, remplit une fonction protectrice spécifique et n’est pas intrinsèquement dangereuse.
4 - Comprendre les symptômes courants des attaques de panique
Les sensations physiques ressenties lors d’une attaque de panique—cœur qui bat la chamade, vertiges, tension thoracique ou tremblements—sont simplement le moyen qu’utilise le corps pour se préparer à affronter une menace perçue. Bien que ces sensations puissent être envahissantes, elles sont temporaires et ne correspondent pas à un problème de santé.
Symptômes cardiovasculaires
Le cœur qui bat à tout rompre lors d’une attaque de panique est causé par une augmentation du débit cardiaque, qui pompe le sang vers les muscles vitaux. Bien qu’on ait l’impression que le cœur est mis à rude épreuve, il fonctionne bien dans ses limites. Contrairement aux crises cardiaques, qui s’aggravent avec l’effort physique, les symptômes liés à la panique ne sont pas liés à l’activité physique et disparaissent lorsque le système parasympathique reprend le dessus pour rétablir l’équilibre.
Respiration et niveaux d’oxygène
L’hyperventilation due à la panique—une respiration rapide et profonde—est un autre symptôme courant. Bien qu’elle puisse causer de l’inconfort, comme des étourdissements ou des picotements, elle n’endommage ni le cerveau ni le corps. Ces symptômes se produisent parce que l’équilibre entre l’oxygène et le dioxyde de carbone dans le sang change temporairement, et non parce que vous êtes en danger d’étouffement.
Autres effets physiques
- Transpiration : Permet de refroidir le corps en cas de stimulation accrue.
- Tension musculaire : Prépare le corps à une action rapide et défensive.
- Inconfort digestif : Résulte de l’énergie redirigée des processus digestifs vers les muscles, pouvant causer des nausées ou des crampes.
5 - Pourquoi les symptômes des attaques de panique sont inoffensifs
De nombreuses craintes entourant les attaques de panique proviennent du malentendu selon lequel certains des symptômes des attaques de panique pourraient mener à des problèmes de santé réels. Examinons quelques mythes courants :
- Peur d’une crise cardiaque : Les sensations cardiaques dues à la panique sont différentes de celles d’une crise cardiaque. Des examens médicaux comme un électrocardiogramme (ECG) confirment que les attaques de panique n’endommagent pas le cœur.
- Peur de s’évanouir : Les évanouissements surviennent lorsque la pression artérielle chute de manière significative, alors que les attaques de panique impliquent souvent une augmentation de la pression artérielle, ce qui rend les évanouissements très peu probables.
- Peur de devenir fou ou de perdre le contrôle : Les attaques de panique ne mènent pas à des maladies mentales comme la schizophrénie. Malgré les sensations intenses d’irréalité, les individus restent conscients et maîtres d’eux-mêmes durant ces épisodes.
6 - Rompre le cycle de la peur pour sa santé
La peur pour notre santé intensifie souvent l’expérience de panique, qui augmente à son tour nos craintes pour notre santé. Par exemple, mal interpréter un cœur qui bat rapidement comme étant dangereux peut activer davantage la réaction de fuite ou de lutte, créant un cycle vicieux de peur et de symptômes physiques croissants. Comprendre que ces symptômes sont inoffensifs peut aider à interrompre ce cycle, réduisant ainsi la fréquence et l’intensité des attaques au fil du temps.
Les attaques de panique, bien que dérangeantes, ne sont pas dangereuses. Elles résultent d’un mécanisme de survie bien intentionné qui se déclenche à tort. Rappelez-vous, la réaction de fuite ou de lutte a pour but de vous protéger, et non de vous nuire, il serait donc illogique qu'elle ait des conséquences délétères sur votre santé.
Sources
American Psychiatric Association, ed. (2022). Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Fifth Edition, Text Revision (DSM-5-TR). Washington, DC, USA: American Psychiatric Publishing.
Barlow, D. H., & Craske, M. G. (2006). Mastery of your anxiety and panic. Oxford University Press.